Le 19 septembre, ça a fait tout juste 3 mois que nous nous sommes installés sur le sol canadien.
On peut dire que nous sommes passés par toutes les phases : euphorie, peine, joie, tristesse, abattement, angoisse, découverte, désillusion… et bien d’autres encore….
Ce qui est sur, c’est que la façon dont nous percevons nos quelques mois ici ne sera pas la même que dans les 3 prochains mois, ou encore à la fin de l’hiver ou même encore l’été prochain…
De manière générale, un bon point arrive souvent avec un mauvais.
Ici, ce n’est pas le pays des Bisounours (merci Maman!), mais le respect et la confiance sont une base commune aux Québécois, et ça, ça fait une différence par rapport à la France.
Je dirais que jusqu’à ce que nous commencions à chercher du travail, nous n’avons vu que les bons côtés du Québec : des gens patients, capables de faire la ligne sans s’énerver, calmes et respectueux, même et surtout au volant, des gens relativement ouverts…
Dès le moment où nous avons décidé de nous mettre à chercher une job, là, nous avons été confrontés à la réalité de Montréal :
D’abord, règle # 1 ici à Montréal, si tu travailles dans les affaires ou dans n’importe quel job en relation avec du public (même pour faire des sandwichs au Subway), on te demande d’être bilingue.
Mais attention, pas un bilinguisme à la française, non, un vrai de vrai, avec l’accent Yankee.
La majorité des habitants de l’Ile parlent au minimum 2 langues, mais ils sont très très nombreux à en parler 3 : leur langue d’origine et les 2 langues officielles.
La règle # 2, c’est que plus de 70% du marché du travail est un marché caché. Pour ceux qui n’ont pas vu le reportage à ce sujet dans Capital sur M6, c’est le moment d’aller le regarder ici:
En fait, tout se fait par le bouche-à-oreille. Ce qui fait que tu dois d’abord te faire un réseau conséquent pour pouvoir espérer te trouver une place intéressante dans ta branche.
Du coup, quand t’es nouvel arrivant, c’est pas ce qu’on pourrait dire easy-easy! La concurrence pour les annonces officielles est très rude…
A partir de là, un constat s’est imposé à nous (bon, et Mô nous l’a un peu soufflé aussi!) : il nous faudra au minimum 1 an, si on réseaute bien, pour avoir suffisamment de contacts et pouvoir intégrer nos milieux respectifs.
Voila pour les constats pratico-pratiques.
Maintenant on rentre un peu plus en détail sur nos expériences perso :
Nous avons tout les 2 pris une grosse claque quand à nos milieux de travail de prédilection.
D’abord moi : je voulais continuer à bosser dans les fruits et légumes bio, étant donne que mes compétences sont là-dedans. J’étais persuade qu’une métropole comme Montréal était au moins équivalente à n’importe quelles grandes villes européennes. Et bien non, je me suis grandement trompée. Pour faire simple, le bio ici ressemble au bio d’il y a 15-20 ans en France : courgette de 2 cm de diamètre, salades pas fraiches, pommes tachées…etc.…Bref, le Beyrouth du Bio!
Ensuite, j’ai fais le tour des entreprises qui font des fruits et légumes bio, et je n’ai recensée qu’une seule société ne faisant que ça!!! Une seule pour toute la métropole!!!!
Partant de ce constat, j’ai abandonnée l’idée de travailler dans l’agriculture bio, ou en tout cas, tant que nous habiterons Montréal.
Et voila comment j’ai atterri comme réceptionniste chez Rossignol!!!
Un peu dépitée au départ, car je postulais à la base pour le service a la clientèle, mais mon anglais m’a plombé…Mais mon boss m’a poussé à prendre des cours de conversation pour pouvoir me faire faire d’autres choses que juste timbrer le courrier et répondre au téléphone.
Peut-être une carrière qui s’offre a moi chez Rossignol, et si ce n’est pas le cas, moi je dis, bosser en musique toute la journée devant une machine Carlsberg qui distribue de la bière à volonté, y a pire quand même!
Pour Math, ça a été un peu différent.
Il a eu son 1er job à travers le fameux marché caché. Bonne place en informatique, salaire correct, mais…. Mais la réalité, c’est qu’à Montréal, il y a beaucoup de gens compétents de partout… Math a préféré ne pas rester car il sentait que son niveau n’était pas aussi bon que ce qu’on lui demandait. Il a donc prévu dans un futur proche, de faire une formation en IT, pour se remettre au niveau du marché québécois.
En attendant, comme il faut quand même bien manger, il s’est dégoté une place dans un atelier vélos/skis d’un grand magasin de sports spécialisé, a une dizaine de km de la maison. Le magasin est magnifique, l’ambiance plutôt cool, donc il n’est pas mécontent!
Donc voila, nous savions que nous serions très certainement obliges de recommencer à zéro, mais ça fait quand même une différence quand on le fait pour de vrai!
Malgré tout, nous nous disons que nous avons trouve tout les 2 un travail en moins d’un mois, qui n’est pas si mal payé, qui a des horaires assez cool qui nous permettent d’amener et d’aller chercher Léo à l’école, et qui nous laissent les week-ends de libre!
Si on ne fait pas nos carrières dans nos boites respectives, nous aurons tout de même eu notre fameuse 1ère expérience québécoise!